• Démarche

    La pratique artistique de Charles Bourbeau se construit autour de paysages naturels imaginés, atmosphériques et allégoriques qui témoignent de territoires bucoliques ou en proie à la désolation. Il matérialise ces paysages par le dessin, la peinture, ou alors dans une installation où s’intègrent aussi bien la sculpture que la vidéo. De ces ensembles se crée un dialogue qui rend possible une interprétation narrative des paysages. Il accorde une grande importance aux matériaux choisis à la réalisation de l’œuvre, s'intéressant principalement à la frugalité des matériaux naturels qui par leur présence dans l’œuvre n’auront plus jamais la même existence. Le charbon de bois et la terre sont deux matériaux favorisés par l'artiste, car ils témoignent un caractère brut qui contredit le travail soigné qui est réalisé au préalable en peinture ou à la pyrogravure. L’utilisation de ces matières nous ramène à la réalité matérielle du monde que l’on habite et à notre capacité d’exclusion envers cet environnement.

    Les paysages de Charles Bourbeau sont parfois habités par des êtres humains empreints d’étrangeté et de vulnérabilité. On les retrouve dans des lieux où les raisons de leur présence ne sont pas exprimées. Leurs caractères les rendent étrangers à l’œuvre, mais lui apportent une familiarité inquiétante. L'artiste cherche à créer des expériences visuelles à travers ces scènes qui invitent à la démystification des allégories et d’une symbolique contemporaine et personnelle. Celles-ci questionnent notre conception du monde construite autour de la notion d’anthropocentrisme et qui aborde notre rapport culturel avec la nature. Sa vision cynique du monde et sa fascination pour ce que l’on a nommé nature l’ont poussé à aborder une vision critique de l’évolution humaine. Pour y parvenir, Charles Bourbeau a décidé de faire vivre à ses personnages différentes interventions dans l’espace qui témoignent de notre assurance grotesque, mais tout à fait ébranlable.